I. Politique intérieure
1.
Le leader d’Arménie prospère demande
un changement de pouvoir et des élections anticipées/ La manifestation des trois partis d’opposition, Arménie Prospère, CNA et Héritage, le 24
octobre en présence des leaders des trois partis, fait la « une » de la plupart des journaux.
Les quotidiens reconnaissent qu’un nombre plus important de personnes
(16 000) s’est rassemblé sur la
place de la Liberté que lors du rassemblement précédent, le 10 octobre. Si
Levon Ter-Petrossian a été bref, en disant vouloir céder la parole au leader d’Arménie prospère, il s’est néanmoins
félicité du « processus puissant en
cours dont l’objectif est le changement du pouvoir ». Il a également
soutenu l’adhésion de l’Arménie à l’Union économique eurasiatique, estimant que
cette adhésion étant désormais un fait accompli, l’Arménie devrait en tirer
profit. Il s’en est pris à tous ceux qui critiquent cette adhésion au motif
d’une perte de souveraineté et rappelle que l’adhésion à toute organisation
internationale sous-entend des engagements et un certain transfert de
souveraineté.
Gaguik Tsaroukian, Président d’Arménie prospère, a dénoncé l’état
« paralysé » de l’économie
arménienne, le niveau « catastrophique »
de la pauvreté et des indices « dangereux »
de l’émigration. Les échecs sont également évidents, selon lui, en matière de
la politique étrangère. « Et en ce
moment difficile, les autorités lancent la réforme constitutionnelle, dont
l’objectif est d’assurer leur maintien à la tête de l’Etat, avec les mêmes
méthodes ». Et d’ajouter que « pour mettre l’Arménie sur une voie de développement, un nouveau pouvoir
et une nouvelle politique sont requis. Notre
position est la suivante : nous plaidons en faveur d’un passage du pouvoir
de manière pacifique. Nous n’appelons pas à un Maïdan, mais l’alternative au
Maïdan ne doit pas être la stagnation du pays et la misère du peuple ».
Il a appelé tous les citoyens d’Arménie à prendre activement part à ce
processus et à ne pas se contenter d’un rôle d’observateur. Par ailleurs, M.
Tsaroukian a indiqué qu’à partir du 24 octobre, des permanences politiques
seront créés sur tout le territoire de l’Arménie afin de pouvoir mobiliser la
société à tout moment. « Nous
n’avons pas beaucoup de temps », a-t-il lancé, ajoutant que le moment
était venu pour en finir avec le monopole politique d’un seul parti, mettre en
place des amendements au code électoral et procéder à la tenue d’élections
anticipées. « Mais si les autorités
continuent d’ignorer et de rejeter les demandes légitimes du mouvement
populaire alors nous, les trois forces politiques, nous forcerons un changement
de régime et la tenue de nouvelles élections... grâce à l’appui des centaines
de milliers de personnes descendant dans les rues », a-t-il lancé en
conclusion.
D’après les informations des quotidiens, les
manifestations de la troïka devraient désormais être hebdomadaires, la prochaine
devant avoir lieu le 31 octobre. Aux yeux de plusieurs commentateurs, le
discours de M. Tsaroukian et ses revendications claires de changement de
pouvoir créent une nouvelle situation sur la scène politique, en lançant un
défi au parti au pouvoir. Le pro-gouvernemental Hayots Achkhar se demandent comment « l’oligarque N°1 du pays » imagine de mettre fin à un
« pouvoir basé sur l’oligarchie ».
2.
Le Président de la Commission de Venise exhorte les autorités arméniennes à prévoir
dans le projet de la réforme constitutionnelle un rôle accru pour l’opposition/ Hayastani Hanrapetoutioun, Hayots Achkhar,
Joghovourd et Haykakan Jamanak rendent compte de la conférence internationale intitulée « Statut constitutionnel des droits de l’Homme
et de la dignité » à laquelle
des spécialistes du droit constitutionnel et des experts de la Commission de
Venise, dont le Président Gianni Buquicchio, prenaient part. Celui-ci a rappelé
que la Commission de Venise avait rendu un avis positif au projet de la réforme
constitutionnelle, tout en exhortant les autorités et la Commission ad hoc à
songer à l’élargissement des compétences de l’opposition, en lui attribuant,
par exemple, le poste d’un des vice-Présidents de l’AN. Il a jugé très
important qu’il y ait une demande de la société de réformer la Constitution,
celle de l’élite politique n’étant pas suffisante : « La Constitution n’est pas une chemise qu’on
peut changer chaque jour, mais s’il y a une nécessité de la réformer, il faut
qu’il y ait un large consensus entre les acteurs politiques et la société »,
a-t-il dit.
II. Conflit du HK
1.
Les Présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan à Paris ce 27 octobre/ En
raison de la non-parution de la presse arménienne le lundi, ce sont les agences
de presse et les télévisions qui font état de la visite du Président Sarkissian
dans la capitale française où il s’entretiendra avec le Président Hollande et
son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, au sujet du règlement du conflit du
HK. Hayots Achkhar estime dans son
édition de samedi que des négociations même sans résultats sont meilleures que
l’absence de toute négociation.
III. Relations extérieures
1.
Une commission intergouvernementale arméno-lithuanienne devrait être mise en
place prochainement/ Hayots Achkhar et Hayastani Hanrapetoutioun font état de la visite officielle du Ministre
lithuanien des AE, Linas Linkevicius, en Arménie, le 24 octobre, qui a discuté
avec le Président Sarkissian et son homologue Edward Nalbandian, d’un large
éventail de questions bilatérales et régionales. Le Ministre lithuanien a fait
savoir que son pays envisageait de mettre en place une commission
intergouvernementale arméno-lithuanienne qui
se penchera notamment sur la coopération économique entre les deux pays.
Le mois prochain, un forum économique arméno-lithuanien aura lieu afin
d’établir un ordre du jour bilatéral pour la coopération. M. Linkevicius a en
outre fait part de la disponibilité de son pays à soutenir le dialogue entre
l’Arménie et l’UE, compte tenu du souhait de l’Arménie de poursuivre sa
coopération avec Bruxelles.
2. « La décision de rejoindre l’Union économique eurasiatique n’a pas
été prise au détriment des relations avec l’Occident »/ C’est ainsi que les quotidiens intitulent leurs articles, citant le
Président de la République arménienne dans son entretien avec The New York Times. Le média américain a
préparé un insert sur l’Arménie intitulé
« Arménie: une nation ancienne, une République moderne » dans
lequel figurent des entretiens avec le Président Sarkissian, le Ministre des
AE, Edward Nalbandian, ainsi qu’un article sur les relations
arméno-américaines. L’insert est disponible sur http://www.armeniainternationalreports.com/ArmeniaInternationalReport.pdf
IV. Questions régionales
1.
Le chef des douanes russes ne prévoit pas de poste douanier entre l’Arménie et
le HK/ Hayots
Achkhar et 168 Jam relaient les propos
d’Andrey Belyaninov, chef du Service fédéral des douanes de Russie, qui,
interrogé lors d’une conférence de presse sur une possible installation d’un
poste douanier entre l’Arménie et le HK à la suite de l’adhésion de l’Arménie à
l’UEE, a répondu : « Nous ne
prévoyons pas cela de sitôt ». Il a indiqué avoir récemment nommé un
représentant pour l’Arménie, qui va probablement visiter la frontière
arménienne : « Mais nous ne
prévoyons pas d’intervenir dans le travail des agents des douanes arméniennes ».
2.
Les vols Simféropol- Erevan non autorisés par le Gouvernement arménien/ Alors
que plusieurs médias avaient indiqué que la compagnie aérienne Grozny Avia allait lancer des vols
reliant la capitale de Crimée et Erevan (cf. revue du 24.10), le porte-parole du Département de l’aviation civile
a indiqué que le Gouvernement arménien
n’a pas autorisé la compagnie russe à effectuer ces vols. / RFE/RL
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